Eglise de Sirault
L’église Saint-Amand fut successivement dessinée par les architectes F.F. Merlin en 1779 et A. Brouez en 1782. Les plans du clocher datent, quant à eux, de 1783. L’édifice religieux a connu bien des tumultes, et ce dès ces premiers mois d’existence.
Dans la nuit du 18 au 19 avril 1783, l’église est incendiée. Les offices sont alors célébrés dans la chapelle de la Prévoté en attendant sa reconstruction. Le bâtiment renaît de ses cendres 2 ans plus tard dans un style renaissance. L’année 1785 est inscrite au chœur de l’église, sous le blason de l’abbaye de Saint-Amand ayant pour devise « Fraternitatem diligite ». Le blason doit se lire ainsi : « A dextre, d’or à l’aigle esployée de sable, armée, becquée et membrée de gueules ; à senestre, d’azur semé de fleurs de lys d’or sans nombre ». Le médaillon est entouré d’une guirlande composée d’une feuille d’acanthe et d’une branche de chêne et est surmonté d’une crosse, d’une mitre et de la couronne comtale à 13 perles, dont 3 relevées des abbés de Saint-Amand-les-Eaux.
La Révolution française de 1789 fait de la Belgique un nouveau territoire français le 6 juin 1795. Dans la foulée, Sirault est rattachée au département de Jemappes et l’église subit un important pillage. Aucune trace d’offices religieux n’existe entre octobre 1797 et mars 1801. La légende raconte que lors d’une perquisition des « sans-culottes », autrement dit des petits commerçants, des artisans, des ouvriers et des paysans, le curé a du se cacher dans le four d'une maison aujourd'hui disparue, située au Point du Jour et habitée par une femme du nom de Alexandrine Delepine. L’église Saint-Amand désormais portes closes, la messe est célébrée en cachette dans certaines maisons particulières ou granges. La grange de Solbecq, entre le Grand Point du Jour et le Petit Point du Jour, est toute désignée par son côté isolé. Les personnes pieuses vont alors de porte en porte le soir pour annoncer le jour et le lieu des offices clandestins.
La révolution française passée, l’église Saint-Amand rouvre ses portes et s’agrandit en 1847, avec une 6e travée et un nouveau clocher. Le 7 mai 1849, le lieu est consacré par Monseigneur Gaspar Labis. Une petite place et un jardin presbytéral s’ajoutent à l’édifice, suivie par une cure en 1705. Cette dernière est démolie en 1920 pour y installer à la place un arbre commémoratif du 75e anniversaire de l’indépendance de la région.
Les escaliers se trouvant de part et d’autre de l’entrée ne formait autrefois qu’un seul et même escalier. Placé alors face au clocher pour permettre un accès de la rue vers le bâtiment, il est démoli par la commune aux alentours de 1890 pour élargir la route.
Crédit photo : « Histoire de Sirault, village de la prévôté de Mons »